Romain, mon petit poussin, si je t’écris,
C’est parce que mon cœur de mère est meurtri,
D’un jugement rendu si cruel
Et qui n’a pas entendu mon appel.
Je dois renoncer à vivre avec toi au quotidien,
Le juge et ton père disent que c’est pour ton bien
Pourtant au fond de moi, moi je sais qu’il n’en est rien
Mais je dois me soumettre à ce maintien.
C’est un véritable déchirement que cette décision
Qui vient me priver légalement de toi
Et qui sous le couvert de la loi
Vient sonner dans ma vie comme une punition.
Ma peine m’a clouée au sol,
De chagrin, j’ai cru devenir folle.
Sous le poids de la culpabilité
Qui vient sans cesse me hanter,
C’est à toi, mon fils, que je pense
De tes troubles qui mènent la danse
Qui révèlent tant de souffrance
Dans ta si petite enfance.
Depuis que tu vis séparé de ma vie,
Dans sa maison à lui, loin d’Issy,
J’imagine toutes tes journées,
Tous ces instants que je vais manquer,
Tes peines que je ne pourrai plus consoler,
Tes fièvres que je ne pourrai pas soigner,
Tu me manques tellement tous les jours.
J’attends ces weekends qui sont trop courts,
Je les vis avec ta sœur en ton honneur,
Juste pour ton seul bonheur.
J’ai lu, parfois, dans tes yeux les pensées de ton père,
Mal informé et déjà formaté, tu portais toute sa colère,
Me condamnant injustement, moi ta mère.
Je t’aime Romain, je t’aimerai malgré lui,
Je t’aime terriblement et pas qu’aujourd’hui,
Je t’aime bien au-delà de ma vie,
Et bien au-delà de toute mon énergie.
De cet homme que tu seras enfin devenu,
Une fois tes démons vaincus,
Loin de ta belle arrogance,
J’espère que tu reprendras en la vie confiance,
Que tu retrouveras alors ta liberté de penser
Celle qui n’est pas contrôlée ni dictée
Celle de m’entendre après m’avoir jugée.
Romain, pas un instant, je n’ai eu l’idée
De renoncer et de t’abandonner
Je me suis battue et débattue
Pour être dans ta vie sans discontinu
Ma déclaration d’amour ne serait pas entière
Si je ne parlais pas de Ilona, mon père et ma mère
Qui se sont unis pour défier ma misère,
Qui ont connu toute mes galères,
Et qui se sont joués de cette vilaine guerre.
Quand je sombrais si désespérée,
Quand ton absence me pesait,
Et qu’en sanglot, j’éclatais,
Ils étaient là tous les trois
Pour me relever,
Pour m’aider à porter cette croix,
Et à toujours croire en moi.
A ma fille et à toi
Sans aucune différence
Je vous déclare
Que je brûle pour vous
D’un immense Amour !
A mes parents en plus de ma reconnaissance,
Je dépose à vos pieds
Et à genoux,
Un véritable grand Amour !